Aujourd’hui, la postérité des types de Garamond semble acquise. Les citations de Garamond s’accumulent, y compris sous forme humoristique, avec le Gararond de Pierre Di Sciullo.

« La typographie, longtemps régie par de contraignantes limitations techniques, rejoindra-t-elle grâce à l’informatique l’infinie variété offerte par l’écriture manuscrite ? »

Le dessin d’un caractère, qui représentait autrefois un investissement important et pouvait prendre plusieurs mois, voire plusieurs années, est facilité aujourd’hui par les nouvelles technologies. On assiste actuellement à une plus grande spécialisation de ce domaine. Avec le système OpenType, il est par exemple très facile de multiplier les ligatures et les variantes de formes (comme dans le récent Liza d’Underware, qui dispose de plusieurs variantes pour chaque lettre, sélectionnées aléatoirement au moment de la composition), ce dont les dessinateurs ne se privent pas. Le nombre de glyphes disponible par caractère tend à croître, parfois et même souvent au-delà des capacités du futur utilisateur, lui offrant des signes dont il n’aura probablement jamais l’usage.

En multipliant les glyphes, la typographie s’orientera-t-elle vers un retour à la calligraphie, à l’irrégularité de la page, au « manuscrit » (comme au XVesiècle où il n’était pas rare que dans une même casse se trouve plusieurs « a » d’une matrice différente, pour simuler un aspect « fait main » plus prestigieux que l’impression mécanique) ?

Quelle sera alors la place de l’œuvre de Claude Garamont ?