C’est vers 1454, à Mayence, dans l’atelier de Johann Gutenberg, qu’apparaît l’imprimerie. Après de nombreux tâtonnements, la technique typographique mise au point est exploitable commercialement. Elle est simple dans son principe : il s’agit d’assembler des caractères mobiles de plomb pour composer des textes.

Un ouvrier réalise d’abord un poinçon en acier, au bout duquel est gravé en relief et à l’envers la forme d’une lettre. Ce poinçon est employé à la frappe d’un petit lingot/bloc de cuivre dans lequel s’imprime la forme de la lettre en creux. Dans cette matrice creuse, les caractères sont fondus, à l’aide d’un moule spécialement conçu à cet usage. Dès l’origine, on utilise un mélange de plomb (environ 75%), d’antimoine (20%) et d’étain (5%). Les lettres fondues en plusieurs milliers d’exemplaires sont ensuite rangées (distribuées) dans une casse, grand tiroir divisé en plusieurs compartiments (les cassetins). Le travail de composition peut alors débuter.

La chaîne technique mise au point par Gutenberg restera inchangée dans ses grandes lignes jusqu’à la révolution industrielle.

Un compositeur s’installe à la casse. Il a sous les yeux, accroché au visorium, le texte à composer. Il aligne les caractères dans son composteur puis, lorsqu’il a composé cinq ou six lignes, les dépose sur une galée. Lettre par lettre, ligne par ligne, chaque page est ainsi réalisée. Lorsque toutes les pages nécessaires à la constitution d’un cahier sont composées, on procède à l’imposition : on positionne la feuille dans un châssis, tout en prévoyant deux passages (l’un pour le recto de la feuille, l’autre pour le verso).

La forme est enfin portée à la presse. Tandis qu’un ouvrier étale l’encre à l’aide de balles, un autre réceptionne les feuilles imprimées, les remplace par des feuilles vierges, fait rouler le train et tire sur le barreau : la platine de la presse 5s’abaisse et vient appliquer la feuille contre les caractères fraîchement encrés. Cette chaîne technique mise au point par Gutenberg et progressivement perfectionnée restera inchangée dans ses grandes lignes jusqu’à la révolution industrielle.