À la différence de Robert Estienne, qui conserve ses poinçons pour ses propres publications, Claude Garamont fait commerce de caractères qui se diffusent de son vivant.

C’est ainsi que des libraires et imprimeurs parisiens, comme Conrad Neobar en 1540 (notamment pour un Cicero romain gravé de la main de Garamont), Mathurin Du Puys en 1541, Etienne Mesvière en 1543, Guillaume Godard avant 1545 et Denis Du Vau avant 1556, ont pu s’approvisionner auprès de Claude Garamont et se servent des fontes de Garamont.

Claude Garamont fait commerce de caractères qui se diffusent de son vivant.

Deux spécificités sont à signaler :

  • En 1545, Claude Garamont participe à la publication d’ouvrages de petites dimensions en fournissant les caractères typographiques et en particulier la « glossa» italique qu’il venait de graver.
  • Les lettres grecques gravées par Claude Garamont pour le roi sont dans un premier temps à l’usage exclusif des imprimeurs du roi pour le grec, ce qui accroît leur prestige mais en réduit la diffusion, même si les alphabets publiés par Robert Estienne font connaître la beauté et la variété de ces nouveaux caractères.

Cette diffusion des matrices et des fontes du célèbre graveur sur la place de Paris est intéressante à observer au milieu du siècle, avant l’intervention dans la capitale de Christophe Plantin qui possédait, après son installation à Anvers comme imprimeur, 162 matrices de « Garamont petit Romain 1556 », et la multiplication des caractères français sur le marché européen.