Graveur et fondeur de caractères, créateur de types orientaux.

Apprenti chez Robert Estienne, en 1539-1540, Guillaume I Le Bé y apprend la gravure et la fonderie de caractères. Il quitte Paris pour Venise et Rome, de 1545 à 1550. De retour à Paris, il s’installe à son compte comme fondeur en 1552 et travaille notamment pour Claude Garamont. Il acquiert un grand nombre de poinçons et matrices de ce dernier, après sa mort, en 1561. Un inventaire de sa fonderie est établi en 1598 ; tous les grands noms de la gravure de caractères au XVIe siècle à Paris y figurent, d’Augereau à Granjon, de Garamont à Haultin. Cet important témoignage est accompagné d’un Album, comprenant des spécimens de caractères et des annotations manuscrites de sa main et d’un Mémorandum concernant l’histoire de la typographie, à partir de sources fournies à son fils Guillaume II et transcrites par ce dernier vers 1643. Le Bé I s’affirme comme un des principaux perpétuateurs de l’œuvre d’Estienne et de celle de Garamont. Il a notamment approvisionné la grande imprimerie de Plantin à Anvers. Bien qu’il ait conçu lui aussi d’excellents caractères romains, il est surtout connu pour ses types orientaux, dont une gamme de caractères hébraïques qui seront employés jusqu’au XVIIIe siècle.