L’atelier du Livre d’art et de l’Estampe de l’Imprimerie nationale constitue un ensemble unique au monde qui résume l’histoire du livre imprimé et en expose les techniques artisanales. Il allie, en effet, à l’héritage exceptionnel de ses collections dont les plus anciennes remontent à François Ier – poinçons et caractères, vignettes, gravures sur bois et en taille-douce, fers à dorer, au total près de 700 000 pièces – l’éventail des métiers d’art qui composent l’histoire de l’imprimerie et de ses techniques. Création et réhabilitation de caractères, gravure de poinçons, fonte de caractères, composition manuelle et mécanique, latine et orientale, impression typographique, lithographie, taille-douce, phototypie, reliure et papeterie, tous ces métiers restent vivants à l’Imprimerie nationale et se conjuguent pour produire des œuvres dignes de la tradition d’excellence qui l’a illustrée depuis sa fondation (1640).

Chacun des caractères de l’Imprimerie nationale définit la marque d’un règne, d’un style, d’une époque : le Garamont de François Ier , l’ornementation du style Renaissance ; le Grandjean et le Jaugeon de Louis XIV, l’équilibre classique ; le Luce de Louis XV, la délicatesse baroque ; le Didot « millimétrique » de Napoléon Ier, la géométrie néo-classique ; le Marcellin-Legrand de Charles X, l’harmonie poétique ; au XXe siècle, enfin, le Gauthier, créé dans les années soixante-dix, tend vers la simplicité de l’épure.

L’atelier du Livre d’art et de l’Estampe continue à réaliser de splendides ouvrages à tirage limité avec des artistes de grand renom.

Les compositeurs orientalistes disposent en outre des fabuleux trésors accumulés au fil des siècles à l’instigation des souverains. Les plus célèbres sont les Grecs du Roi, dessinés par Claude Garamont, et les Buis du régent, caractères chinois gravés sur bois de 1715 à 1740. Hiéroglyphes, cunéiformes, hébreu, araméen, samaritain et rabbinique, douze styles de caractères arabes (coufique, karmatique, d’Avicenne…), sept langues de l’Inde, éthiopien, arménien, tifinag, palmyrénien, tiibétain, khmer, siamois, mongol, japonais, maya : ce sont au total quelque 60 écritures dans plus de 100 styles différents qui peuvent être composées à la main avec les caractères historiques de l’Imprimerie nationale.

Les fondeuses de caractères conservées à l’Imprimerie nationale permettent, en effet, de toujours composer à l’aide de caractères neufs qui autorisent la plus grande netteté d’impression et une précision absolue. Les presses typographiques impriment aussi bien les grands in-quarto et in-folio des livres de bibliophilie à tirage limité que de petits ouvrages de textes composés à la main.

L’estampe, qui précéda l’impression des caractères mobiles, fonde, à l’égal de la typographie, l’histoire du livre imprimé. Dès son origine, l’Imprimerie royale a produit ces chefs-d’œuvre que sont les frontispices de Poussin pour l’édition de Virgile, les gravures du Cabinet du Roi, les planches de la Description de l’Égypte et, à l’orée du siècle, le Parallèlement de Verlaine, illustré par Bonnard, qui reste le modèle du « livre d’artiste», mariant l’inspiration du poète à celle du peintre.

Dans ce droit fil, l’atelier du Livre d’art et de l’Estampe continue à réaliser de splendides ouvrages à tirage limité avec des artistes de grand renom et répond à toutes les sollicitations des éditeurs, des artistes, des galeristes, des bibliophiles ou des collectionneurs, d’institutions publiques ou d’entreprises privées.

Activités de l’atelier

Bibliophilie contemporaine. Création de caractères exclusifs. Numérisation des caractères historiques. Estampes. Gravure de poinçons. Fonte de caractères en plomb. Composition typographique latine. Composition typographique orientale. Conseils éditoriaux. Correction. Impression typographique. Taille-douce. Lithographie. Phototypie. Reliure. Papeterie et brochure. Produits dérivés et créations typographiques. Expositions. Démonstrations. Formations.