Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la photographie commence à remplacer le plomb dans les techniques de composition typographique.

Dans un premier temps, on adapte les machines à composer (Linotype et Monotype) en remplaçant les matrices destinées à la fonte de caractères en plomb par des matrices photographiques qui permettent de photographier chaque lettre. Les dispositifs de sélection et d’assemblage restent inchangés. Le volume de la machine reste très imposant (plusieurs tonnes) et le mécanisme essentiellement mécanique.

« Un disque de moins de deux kilos remplace une tonne de caractères en plomb ! »

Une seconde génération de photocomposeuses se libère complètement du plomb en adoptant des techniques électroniques et la photographie ultra-rapide (stroboscopie). Les caractères typographiques sont désormais composés par le passage d’un faisceau lumineux à travers une image en négatif de la lettre (sur un disque porte-matrice) qui vient insoler un support photosensible (papier ou film).

Suite à ce changement technique majeur (un disque de moins de deux kilos remplace une tonne de caractères en plomb !), les caractères anciens, dont le Garamond, doivent être redessinés. La limitation à trois dessins autrefois induite par la machine à graver les poinçons se renforce : en photocomposition, un seul et unique dessin est utilisé quel que soit le corps de la lettre.

Associé à l’impression Offset qui supprime le foulage, la plupart des caractères (dont le Garamond) auront tendance à « maigrir». Les espacements entre les lettres, qui ne sont plus limités par des contraintes physiques, ont tendance à se resserrer. Les textes imprimés sont alors souvent un peu pâles et comme guindés.

La typographie est l’une des premières techniques à entrer dans l’ère de la dématérialisation.