L’apparition de l’imprimerie n’entraîne pas de bouleversement immédiat dans le domaine de la décoration du livre.

Les manuscrits ont inspiré la décoration gravée des premiers livres imprimés dont les principaux éléments, illustration, initiale et bordure, sont calqués sur ceux des manuscrits et ordonnés de manière identique.

Progressivement marginalisées ou relayées aux ouvrages précieux et de prestige, les enluminures et les illustrations réalisées à la main cèdent la place aux gravures sur bois et sur métal.

Les enluminures et les illustrations réalisées à la main cèdent la place aux gravures sur bois et sur métal.

En matière de gravure, deux techniques coexistent. La taille d’épargne est connue depuis le Moyen Âge. Elle consiste à creuser une planche de bois à l’aide d’un burin en épargnant uniquement les surfaces qui devront être imprimées. Le motif figure ainsi en relief sur le bois. La gravure sur bois domine très largement dans l’illustration du livre imprimé à la Renaissance, parce qu’elle est compatible avec la typographie : les bois gravés peuvent être incorporés directement dans la forme typographique, et être imprimés avec le texte.

La taille-douce est un procédé bien différent, mis en point presque en même temps que la typographie, au début des années 1450. Il consiste à creuser à l’aide d’un burin sur une planche de cuivre, les traits d’un dessin. Cette technique permet des illustrations beaucoup plus fines, nuancées et détaillées que la gravure sur bois. Mais elle requiert une presse particulière et nécessite des opérations d’encrage très longues. Ces raisons techniques expliquent sa faible présence dans le livre imprimé jusqu’aux années 1560-1570.