Le milieu de l’édition parisienne apparaît comme un véritable creuset, où se mêlent des individus originaires de très nombreuses zones géographiques.

Les premiers imprimeurs installés dans la capitale étaient allemands : Ulrich Gering, Martin Krantz, Michel Friburger venaient de Bâle et Beromünster, Pierre Wagner dit Caesaris arrivait de Schwebus en Silésie, son associé Jean Stoll avait étudié à Bâle, Thielman Kerver était originaire de Coblence et Jean Schabeler était né dans le Wurtemberg. Tout au long du XVIe siècle, les typographes allemands (en réalité, ils sont majoritairement bâlois et alsaciens) seront nombreux à exercer, comme Jean Higman, Berthold Rembolt, Thielman Kerver, Thomas Kees, Hans de Coblence ou Conrad Resch.

Le cosmopolitisme du milieu de l’édition est un véritable atout commercial.

Aux côtés des Allemands, nombreux sont aussi les imprimeurs originaires des Flandres et des Pays-Bas, tels Chrétien Wechel, Josse Bade, Gérard Morrhy, Jean Waterloose, Wolfgang Hopyl ou Louis Cyaneus. À Paris se rencontrent également des imprimeurs et libraires français originaires de régions fort différentes : Geoffroy Tory arrive du Berry, Prigent Calvarin et Philippe Danfrie de Bretagne, Nicolas Chesneau d’Anjou, Antoine Caillaut de Touraine, Fédéric Morel de Champagne.

Conservant des liens avec leur région d’origine, ils occupent souvent les charges de messager-juré de l’Université. Ainsi, Henri Estienne est-il messager pour le diocèse de Soissons, et Jacques Bogard pour celui du Mans. Ce cosmopolitisme est un véritable atout commercial : lorsque des éditeurs s’associent pour une ou plusieurs publications, chacun fait profiter les autres des contacts qu’il peut avoir dans sa région d’origine. Quelques associés suffisent donc pour offrir de vastes débouchés commerciaux et assurer une large diffusion du livre.