Né en 1982, à Delémont, Suisse, Matthieu Cortat étudie à l’École d’Art de Lausanne (ECAL) où il s’initie à la typographie avec François Rappo et les fondateurs du studio Norm, Dimitri Bruni et Manuel Krebs.

Son diplôme porte sur la création d’un caractère, le Stockmar, revival d’un type baroque rhénan. Stagiaire à l’Atelier national de Recherche typographique (ANRT), à Nancy, il bénéficie de l’enseignement de Philippe Millot, Jean Widmer et, surtout, de Hans-Jürg Hunziker, et complète son Stockmar de trois italiques. Installé à Lyon, depuis 2007, en tant que dessinateur de caractères et graphiste, il travaille principalement pour des maisons d’édition.

« La typographie est un art public, au sens latin du terme. Tout le monde peut se l’approprier. »

Il a créé notamment le Stuart, une humane contemporaine qui possède plusieurs dessins selon le corps d’utilisation et qui a été adoptée comme caractère de labeur par le magazine Le Tigre. Le Bonesana est développé pour les éditions de l’École normale supérieure de Lyon, et possède un registre très étendu, comprenant grec, cyrillique, et signes utiles à la translittération de l’arabe et du sanskrit. Le Henry, en voie d’achèvement en 2011, est une garalde née d’une recherche personnelle sur le Garamond de la fonderie Deberny & Peignot. Intervenant en tant que médiateur conférencier au Musée de l’imprimerie de Lyon, Matthieu Cortat y a créé et documenté, dans le cadre du plan de numérisation du ministère de la Culture et de la Communication, le « Corpus typographique français », recensant les polices de caractères dessinées en France depuis 1850. Il intervient régulièrement dans des établissements supérieurs d’enseignement artistique (Amiens, Metz, Nancy, écoles d’art Bellecour) ainsi qu’à l’École normale supérieure de Lyon. Il a publié divers articles dans la Revue suisse de l’Imprimerie, Azimuts, Étapes, Ink.