La lettre d’imprimerie poursuit sa dématérialisation dans les années 1970 avec le remplacement de la photographie « classique» par l’emploi d’écrans cathodiques puis de lasers pour exposer les lettres.

Les photomatrices cèdent la place aux « bitmaps», aux algorithmes et aux pixels qui permettent de décrire avec précision toutes les caractéristiques de la lettre et de les manipuler avec des moyens informatiques. Avec la typographie numérique, la lettre est entièrement dématérialisée.

« La typographie est l’un des premiers domaines à être «dématérialisé».

Dans les premières machines, chaque corps est programmé séparément, dessiné point à point. Ce travail fastidieux (pour un résultat graphique relativement médiocre) n’est guère adéquat pour des caractères peu « normalisés » comme le Garamond. Les courbes douces et les nuances complexes des tracés humanistes ne peuvent être retranscrites sans perte de qualité.

Mais ces difficultés initiales sont assez rapidement résolues et, avec les systèmes numériques employés majoritairement aujourd’hui, il est possible de retranscrire fidèlement le dessin d’une lettre.

Mais selon quel modèle ? Quelle forme ? Parmi les dizaines de Garamond déjà produits et imprimés, sur lequel se baser ? Grâce aux prouesses du numérique et la démocratisation de la création typographique qui en découle, on assiste à une prolifération impressionnante de variantes des grands caractères historiques (comme le Garamond), chacune avec ses propres particularités de graissechasse (largeur), proportions, dynamiques, etc.