Concurrente directe de la Linotype, la Monotype permet plus de nuances dans la composition, en fondant les caractères un par un.

La saisie et la fonte sont effectuées sur deux machines différentes : tout d’abord un clavier qui produit une bande perforée contenant toutes les informations permettant de composer le texte ; puis une fondeuse pilotée au moyen de la bande perforée.

Comme elle permet une grande souplesse dans la configuration des polices de caractères, la Monotype est particulièrement bien adaptée à la composition de livres qui nécessitent souvent un jeu de caractères étendu. De plus, et contrairement à la Linotype, elle laisse la possibilité au compositeur de faire des corrections à tout moment dans la composition.

« Une machine précurseur du codage informatique ».

La Monotype permet les crénages, au contraire de sa concurrente. C’est-à-dire qu’elle autorise les lettres à « dépasser» hors du type en plomb. Les « f » italique de Linotype sont souvent beaucoup moins penchés que les autres lettres, et leurs boucles sont très courtes. Par contre les approches des caractères Monotype sont limitées à 0,1 mm, ce qui implique des compositions un peu lâches dans les petits corps.

Techniquement plus « avancée», la Monotype est surtout précurseur des techniques employées en informatique, comme le « codage » du texte sur bande perforée ou l’emploi de plusieurs claviers-perforateurs, qui annonce le travail en réseau. En outre, les bandes perforées sont une sorte de « mémoire » et peuvent être conservées pour une réimpression ultérieure.

Si le gain économique de la composition mécanique est important, elle génère aussi de forts mécontentements au sein des métiers graphiques, et est vivement remise en cause, entre autres au sein du mouvement Arts & Crafts qui prône la création manuelle et la réappropriation de ses outils de travail par l’artiste/artisan.