La Renaissance est une période de profond renouvellement des formes du livre. Entre 1520 et 1540 émergent des modèles de mise en page moderne, directement issus de la typographie, qui font de l’imprimé un objet autonome, clairement distinct du livre manuscrit.

Cette évolution de la mise en page se traduit d’abord par une évolution des formats. Tandis que, jusqu’aux années 1520, le format in-quarto domine la production, il est peu à peu remplacé par l’in-octavo, format proche d’un livre de poche moderne, plus maniable et plus intime. Il s’agit d’une innovation italienne, puisque c’est le vénitien Alde Manuce qui donne à l’in-octavo ses lettres de noblesse, en publiant sous ce format des éditions de classiques grecs et latins dès le début du XVIe siècle.

Entre 1520 et 1540 émergent des modèles de mise en page modernes qui font de l’imprimé un objet autonome, clairement distinct du livre manuscrit.

Les pages de titre, d’abord absentes dans les incunables, puis maladroitement composées, subissent, dans la première moitié du XVIe siècle, une profonde évolution. Après un long mûrissement, des modèles de mise en page émergent, qui font finalement apparaître tous les éléments nécessaires à l’identification d’un ouvrage : nom de l’auteur, titre, lieu et date de la publication, nom du libraire fréquemment associé à sa marque typographique gravée. Les informations sont non seulement complètes, mais également hiérarchisées par la mise en page en fonction de leur importance relative.

L’usage généralisé du romain et de l’italique, caractères dessinés par une nouvelle génération de graveurs qu’illustre Claude Garamont, permet de belles mises en page aérées. La pagination en chiffres arabes, les sommaires et les index, les divisions en chapitres marquées par d’élégantes lettrines gravées favorisent la lisibilité et l’utilisation du livre.