La production éditoriale est d’une grande diversité et reflète les grands courants d’idées contemporains, humanisme et réformes religieuses.

Le domaine religieux occupe une place prépondérante (plus de la moitié de la production au XVe siècle) : la liturgie, l’écriture sainte, la patristique et la théologie côtoient les livres de piété tels que les livres d’heures, une spécialité parisienne. Les livres de droit sont très nombreux. Les praticiens ont recours aux grandes sommes commentées du Corpus juris civilis et du Corpus juris canonici, de même qu’aux manuels, coutumiers et actes administratifs.

Quelle que soit leur importance pour l’histoire intellectuelle et culturelle de la Renaissance, ces ouvrages sont réservés aux couches supérieures de la population urbaine, suffisamment éduquées et suffisamment riches pour se permettre l’acquisition de ces livres. Les études des bibliothèques privées permettent de mesurer la diffusion du livre dans les différentes couches de la société.

Les ouvrages sont réservés aux couches supérieures de la population urbaine, suffisamment éduquées et suffisamment riches pour se permettre l’acquisition de ces livres.

Les livres de piété sont fréquents dans les bibliothèques bourgeoises, masculines comme féminines. On rencontre à leur côté des « occasionnels » et autres « canards », récits d’événements importants pour les premiers, de faits divers pour les seconds. Fréquents aussi sont les almanachs et les chronologies qui annoncent ou récapitulent les dates des grands moments de l’année à venir ou de la période écoulée ; enfin, les libelles, pamphlets uniquement consacrés à des polémiques politiques ou religieuses, constituent une production nouvelle qui rencontre un succès grandissant au XVIe siècle, portée par le développement des troubles politiques et religieux. Tous ces ancêtres de la presse, où la propagande côtoie l’information, n’avaient ni titre fixe ni périodicité régulière.