Paris occupe l’essentiel du marché du livre français, avant Lyon et loin devant Rouen, Caen, Toulouse, Rennes, Angers et Poitiers, dont les publications de caractère administratif, juridique et littéraire sont liées à la vie locale.

Quelques libraires parisiens se rendent aux foires de Lyon, de Francfort ou d’Anvers, apportant avec eux leur propre production, parfois celle de confrères. Les principales librairies parisiennes sont représentées dans ces foires par le biais de facteurs et de messagers qui diffusent les catalogues et signent les contrats. Depuis Paris, les librairies s’adonnent ainsi à la « vente à distance» par l’intermédiaire de commis, entretenant avec leurs confrères étrangers une correspondance régulière. Dès le XVIe siècle, le commerce du livre s’appuie sur des réseaux de diffusion efficaces et éprouvés.

Robert Ier Estienne, imprimeur, éditeur et savant, publia, entre 1542 et 1547, une série de catalogues d’une parfaite réalisation, où les œuvres, accompagnées de leur prix, sont classées par domaine d’appartenance : dictionnaires, grammaires et textes dans les différentes langues. Ainsi, les bibliothèques de l’Europe tout entière conservent-elles aujourd’hui de nombreuses éditions parisiennes.

Robert Estienne, imprimeur, éditeur et savant, publia une série de catalogues de ses éditions classées par domaine d’appartenance : dictionnaires, grammaires et textes dans les différentes langues.

Les libraires parisiens importent également des livres étrangers. Les ouvrages proposés sur les étals dans la galerie du Palais ou aux « fenestres » des boutiques de la rue Saint-Jacques, ne sont pas exclusivement parisiens. En un temps où le latin est la langue de la culture dans toute l’Europe, Paris est largement ouvert à la production des autres grands centres éditoriaux. Par terre ou par voie d’eau, dans des balles et des tonneaux, les livres arrivent massivement de Venise, de Bâle, d’Anvers ou de Genève.

Parfois reliés, les livres sont la plupart du temps vendus « en blanc », c’est-à-dire en feuilles. C’est alors au client de porter son livre chez un relieur, et de le faire couvrir selon son goût et ses moyens, de parchemin, de basane, de veau ou, pour les plus fortunés, de maroquin. Le cuir, rapporté sur des cartons ou des ais, porte longtemps les décors estampés à froid hérités du Moyen Âge. Quelques-uns des relieurs parisiens du début du siècle peuvent ainsi être identifiés grâce aux fers, aux roulettes et aux plaques qu’ils emploient. Dès le premier tiers du XVIe siècle, apparaissent des reliures dorées ou peintes à la cire, à décor de rinceaux, d’inspiration italienne. Des amateurs avisés, comme Jean Grolier, ou Thomas Maioli, jouent un grand rôle dans la diffusion de ce style.