Petit objet simple, pratique, usuel, la machine à écrire ouvre de nouveaux horizons à la composition typographique, qui quitte les ateliers vers de nouveaux usages de la typographie et modes de production.

Longtemps tenues à l’écart des ateliers de composition typographiques, les femmes vont par exemple y avoir accès, par le biais de la machine à écrire.

L’accroissement de la circulation d’informations (par l’administration, entre autres), démocratise dans une certaine mesure la « lettre d’imprimerie », qui n’est plus l’apanage des seuls professionnels. Les règles et usages typographiques, régis jusque là par des gens de métiers, doit désormais composer avec un usage vernaculaire, plus fluctuant.

« La lettre typographiée accessible à tous, et toutes »

Dans le domaine du dessin de caractères, la machine à écrire génère de nouvelles formes. À la différence des caractères typographiques, dont la largeur diffère d’une lettre à une autre, ceux employés par la machine à écrire ont tous la même largeur. Les lettres sont alors « déformées » ou du moins conçues en tenant compte de ces données : les « i » sont très larges et les « m » très étroits. La ligne de texte apparaît donc irrégulière : des « trous » grèvent la page, et n’aident guère à une bonne lisibilité du texte. Dans un second temps, on mettra au point des machines à écrire justifiantes, à largeurs de lettres variables, qui permettent d’imiter la typographie livresque, mais le standard « monospace » (à largeur unique), reste encore aujourd’hui fréquemment utilisé, ne serait-ce que pour jauger rapidement le nombre de signes d’un tapuscrit en fonction du nombre de pages qu’il occupe.