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- Invention et diffusion de l’imprimerie
- Débuts de la typographie parisienne
En 1469, deux universitaires parisiens, Guillaume Fichet et Jean Heynlin entreprennent d’installer une imprimerie, non loin de la Sorbonne.
Heynlin a recruté à Bâle – où il a enseigné – trois typographes allemands : Ulrich Gering, Michael Friburger, et Martin Krantz. Recrutés par Jean Heynlin et installés par Guillaume Fichet dans une maison du cloître Saint-Benoît appartenant à la Sorbonne, les trois typographes allemands s’attèlent à la réalisation d’un programme éditorial établi par leurs deux employeurs.
Parmi les vingt-deux éditions imprimées sur les presses de la Sorbonne entre 1470 et 1473 apparaissent de nombreux traités de rhétorique latine (Cicéron, Barzizza, Bessarion, Fichet lui-même) et des textes classiques. L’atelier emploie dès le début une fonte de caractères romains, choix alors tout à fait contraire aux habitudes graphiques françaises.
Le premier atelier d’imprimerie parisien emploie des caractères romains dès 1470.
Mais en 1473, lorsque le mandat de bibliothécaire de Guillaume Fichet s’achève, Gering, Friburger et Krantz doivent quitter les locaux de la Sorbonne pour s’installer dans la même rue, à l’enseigne du Soleil d’Or. Ils sont désormais contraints de faire eux-mêmes des choix éditoriaux qui doivent être rentables. Aux traités de rhétorique classique succèdent donc les œuvres des théologiens du Moyen Âge, très demandées par les étudiants. Les imprimeurs doivent désormais faire face à la concurrence de nouveaux imprimeurs qui s’installent à Paris.
Les premiers sont originaires d’Allemagne, ils se nomment Peter Wagner et Johann Stoll. Rapidement, cependant, apparaissent des ateliers tenus par des ouvriers français, preuve que le public se familiarise avec cette technologie importée d’Outre-Rhin. Premier ouvrage imprimé en français, les Grandes chroniques de France paraissent en 1476 dans l’atelier de Pasquier Bonhomme. Dès 1480, dix ans à peine après l’installation des premières presses en France, six ateliers travaillent parallèlement à Paris, preuve que l’imprimé a su rapidement se faire une place dans la culture française.