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La Publication Assistée par Ordinateur ouvre (ou clôt) une ère.
L’imprimeur tout-puissant se voit désormais dicter son travail par un graphiste qui, derrière son ordinateur, peut diriger seul à peu près toutes les étapes de fabrication d’un imprimé, de la conception du caractère (avec les logiciels Fontographer ou FontLab) à sa composition (Xpress, Indesign) et son impression.
Les possibilités limitées de réglages offertes par le traitement de texte sont remplacées par l’ouverture d’un vaste champ de possibilités graphiques. Les logiciels de PAO, au fonctionnement souvent intuitifs, permettent de réaliser en quelques secondes ce qui aurait pris plusieurs heures quelques décennies avant. Cela offre l’opportunité de repentirs, de tentatives inachevées, de retours en arrière. Mais cela fait aussi entrer la lettre dans le « temps réel», l’instantanéité, où la vitesse de réalisation (due à des contraintes économiques, par exemple) risque de primer sur la réflexion.
« Un graphiste derrière son ordinateur peut diriger toutes les opérations de la création d’un imprimé »
Le typographe professionnel et le bibliophile n’ont plus le monopole des usages typographiques, largement démocratisés. On voit ainsi apparaître des usages « fautifs »: « faux gras » généré automatiquement par grossissement de tous les contours des lettres, « romain penché » qui incline artificiellement les lettres pour simuler un italique, ligatures non activées (comme « fi », où la boucle du « f » rencontre le point du « i », créant une « tâche » ni belle, ni gage de lisibilité), etc.