- Home
- Ressources
- Glossaire
- Affaire des placards
Dans la nuit du 18 octobre 1534, des protestants français placardent des proclamations contre la messe en différents lieux du pays et jusque sur la porte de la chambre de François Ier, à Amboise. Ces placards ou affiches ont été rédigés par Antoine Marcourt, un pasteur de Neuchâtel, en Suisse, adepte réformateur religieux Zwingli, et imprimés dans la même ville. Une violente répression s’en suivit.
- Ais
Planchettes de bois généralement recouvertes de cuir destinées à former les deux plats de la reliure.
- Algorithme
Ensemble de règles, série d’instructions qui définissent une suite d’opérations à effectuer dans un ordre précis pour résoudre un problème.
- Approche
Espaces laissés vides entre les lettres par le dessinateur de caractères. Les « blancs » entre les lettres.
- Balles
Paire d’outils servant à transférer l’encre sur les formes typographiques. Elles sont faites de poignées de bois surmontées d’une boule de cuir (généralement de mouton) rembourrée de laine ou de crins de chevaux. Les balles sont démontées et remontées chaque jour.
- Bas de casse
Lettres minuscules, ainsi nommées parce qu’elles sont rangées dans la partie inférieure de la casse des typographes.
- Bitmap
Image (ou lettre) composée d’un assemblage de points. Les pixels d’un écran d’ordinateur sont des bitmaps.
- Cahier
Grande feuille de papier sur laquelle sont imprimées plusieurs pages à la fois. Après pliage et découpe, les cahiers (de 2, 4, 8, 16 ou 32 pages) sont assemblés pour former un livre.
- Calame
Tige de roseau ou de bambou taillé en biseau, utilisé en calligraphie comme outil d’écriture.
- Caractères de labeur
Caractères utilisés pour la composition de longs textes courants. D’un dessin sobre, on les oppose généralement aux caractères de fantaisie ou de titrage, utilisés pour des textes brefs, destinés avant tout à être vus plus qu’à être lus.
- Casse
Caisse à bords peu élevés, compartimentée en cassetins, dans lesquels on range les caractères en plomb. . Il existe plusieurs modèles de casse, le plus répandue en France étant la casse parisienne. La répartition de la casse et la dimension des cassetins varient selon les langues.
- Chasse
Il s’agit de la largeur des caractères. Cette dimension peut être étroitisée ou élargie. Le caractère est alors nommé Extended ou Condensed en référence au caractère de chasse standard dit Regular ou Normal.
- Colophon
Note imprimée ou manuscrite, à la fin d’un ouvrage, indiquant les éléments matériels de l’édition : tirage, nom de l’imprimeur, papier, date d’achevé d’imprimé, nom des caractères utilisés, etc. Pour les livres modernes, on dit plutôt « achevé d’imprimer ».
- Compagnon
Ouvrier typographe compositeur, membre de la corporation. Celle-ci est composé d’apprentis, compagnons et maîtres imprimeurs.
- Compositeur
Ouvrier typographique spécialisé, chargé des tâches de composition (à la casse ou sur machine), de correction, de mise en page et d’imposition.
- Composition
Ensemble de tâches d'assemblage de caractères, signes spéciaux, filets et blancs en vue de l’impression d’un texte.
C'est aussi le travail produit par un compositeur ou par un système de composition.- Contre-forme
Lors de la gravure d’un poinçon typographique, parties creuses. Cela correspond, sur l’imprimé final, aux vides à l’intérieur et entre les lettres.
- Corps
Taille, dimension d’un caractère. Il s’exprime en point. Dans un caractère bien conçu, un dessin différent sera produit afin qu’il conserve sa lisibilité quelle que soit la taille où on l’emploie.
- Coutumier
Recueil de textes de droit coutumier propre à un pays ou une province.
- Crénage
Partie d’une lettre qui dépasse en porte à faux du caractère en plomb, par exemple la boucle supérieure d’un f, ou inférieure d’un j. Les crénages, fragiles, sont particulièrement nombreux en italique.
Resserrement de deux caractères de composition informatisée que leurs formes feraient paraître trop éloignés sans cette retouche (le A et le V, par exemple).
- Cursive
Caractère typographique imitant une écriture manuscrite à main levée, rapide.
- Didones
Famille de caractères réunissant deux types d'une même époque, les Didot et Bodoni. Ces polices, datant de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle, sont reconnaissables grâce à leur très grand contraste entre pleins et déliés (déliés extrêmement fins), la verticalité des caractères et leurs empattements horizontaux et fins.
- Empattement
Terminaisons triangulaires, filiformes ou rectangulaires en haut et en bas de certaines lettes (par exemples le l ou le f). On parle également de sérifs.
- Esprits grecs
Le grec ancien compte parmi ses signes orthographiques des signes appelés esprits : esprit rude (qui marque une aspiration) et esprit doux.
- Fonderie
Entreprise spécialisée dans la fabrication de caractères typographiques en plomb. Aujourd’hui, les distributeurs de caractères numériques (Adobe ou Bitstream par exemple) sont encore appelées fonderies, même si aucune « fonte » de métal n’est réalisée.
- Fondeur
Ouvrier spécialisé dans la fonte de caractères mobiles en plomb.
- Fonte
Opération durant laquelle une matrice en cuivre reçoit un alliage de plomb en fusion, pour produire des caractères. Le résultat de cette opération.
- Foulage
Marque en relief laissée sur le papier due à l’impression avec une presse typographique (de textes ou d’images).
- Galée
Plateau en métal ou en bois, fermée sur deux ou trois côtés, où l’on range les lignes de texte au fur et à mesure de la composition.
- Galvanoplastie
Opération de duplication d’une forme en relief (une lettre ou une image) par électrolyse.
- Garalde
En 1953, le typographe français Maximilien Vox présente une classification des caractères qui sera reprise et complétée en 1961 par l’Association typographique internationale (ATypI) et qui fait depuis autorité. Vox distribue les caractères historiques depuis l’apparition de l’imprimerie jusqu’au milieu du XIXe siècle en quatre grandes familles : les humanes, qui correspondent aux types créés à Venise vers 1470 ; les garaldes, soit la lettre du XVIe siècle ; les réales, débutées par le Romain du roi à la fin du XVIIe siècle ; et enfin les didones, initiés par les Didot et Bodoni au tournant du XIXe siècle. L’appellation « garalde » associe le patronyme de Garamont et le prénom de Alde Manuce. Le « type aldin » que le célèbre imprimeur vénitien et son graveur Francesco Griffo ont perfectionné de 1495 au début du XVIe siècle a servi de modèle au Garamond. Mais il a été relativement peu développé en différentes forces de corps et peu employé dans l’ensemble de la production d’Alde Manuce, constituée surtout d’ouvrages en caractères grecs ou en italiques. C’est à Paris, dans l’atelier de Robert Estienne, au cours des années 1530 que naît un ensemble typographique très cohérent en plusieurs corps, qui vient parachever l’œuvre de Manuce. Par rapport aux humanes qu’ils supplantent rapidement, ces nouveaux caractères gagnent en finesse et en lisibilité, avec un axe légèrement redressé, un contraste plus marqué entre pleins et déliés, des contre-formes plus subtiles, des empattements bien moins lourds. Les garaldes vont dominer la typographie en Europe occidentale jusqu’au XVIIIe siècle. Elles connaîtront un regain d’intérêt à la fin du XIXe et seront amplement mises au goût du jour depuis par le biais de multiples interprétations.
- Glyphe
À l’origine, trait gravé en creux sur une surface quelconque. En typographique numérique, signe graphique (lettre, chiffre, signe de ponctuation, espace, etc.).
- Gothiques (caractères)
Gamme de types d’écritures utilisées du XIIe au XVe siècles dans la copie des livres manuscrits et dans certaines impressions anciennes. Les gothiques furent abandonnées au profit des caractères dits « romains ».
- Graisse
Il s’agit de l’épaisseur de la lettre, une variation de graisse consiste en une modification de l’épaisseur des pleins et des déliés, il s’agit d’un engraissement ou d’un amaigrissement. Cette variable se note par l’attribut Ultra-light, Light, Thin pour les plus fins à Bold, UltraBold, ExtraBold, Black, UltraBlack, ExtraBlack pour les plus grasses, en référence au caractère standard dit Regular ou Normal.
- Homothétie
Transformation géométrique qui multiplie toutes les dimensions par un facteur quelconque, à partir d'un point donné.
- Humane
Famille des caractères s’inspirant de l’écriture humanistique. Dans la classification Vox-ATypI, caractères dont le dessin est basé sur les proportions en usage au début du XVIe siècle, elles même basées sur l’écriture manuscrite des humanistes italiens de la fin du XVe et du début du XVIe siècle. Très proche esthétiquement des garaldes, on peut les en différencier par des barres obliques dans les e, une certaine robustesse et des italiques assez souvent peu penchés.
- Imposition
Disposition des pages d’un livre sur une grande feuille, pour qu’une fois pliée, elles apparaissent dans le bon ordre.
- in-octavo
Livre dont les cahiers sont composés d’une feuille pliée trois fois (cahiers de 16 pages). Il s’agit en général de livres de petite taille (livres de poche).
- in-quarto
Livre dont les cahiers sont composés d’une feuille pliée deux fois (cahiers de 8 pages). Il s’agit en général de livres de taille moyenne.
- Incunable
Se dit des premiers livres imprimés à l’aide de caractères mobiles de 1453 à 1500 inclus. Après cette date, l’ouvrage s’appelle un imprimé.
- Lettre bâton
Lettre sans empattements et dont les traits ne sont pas modulés. Également appelée antique, linéale, ou sans sérifs. (Futura, Helvetica, Univers, Arial…)
- Lettrine
Initiale décorée par un procédé quelconque.
- Libraire juré
Le terme juré est accolé à celui de libraire, parce que les libraires devaient prêter serment à l’université de Paris.
- Ligature
Lettres collées entre elles. On trouve en français, outre les ligatures fonctionnelles fi, fl, ff, ffi, ffl, la ligature grammaticale Œ œ et, parfois, les ligatures ornementales ct et st.
- Lisibilité des caractères
En 1783, Étienne Anisson, directeur de l'Imprimerie royale, convoque une assemblée d'experts pour confronter le premier « système Didot » selon les termes de l'époque, au Garamond. Examinant le même texte composé en l'un et l'autre type, les experts jugent « que la page qui fournit le plus long-temps [sic] des moyens de lecture, fut celle imprimée dans le système de Garamond, et qu'on la lut encore plusieurs fois en s'éloignant, après qu'on eut cessé de distinguer la page imprimée de Didot. » Le citoyen Sobry, membre de la Société libre des sciences, lettres et arts de Paris, relatant en séance publique cette expérience, le 9 brumaire an 8 [31 octobre 1799], en conclut : « [C'est] un fait qui décide péremptoirement la question entre les anciens et les nouveaux caractères. (...) Le maximum de perfection de cet art se trouve avoir été fixé par Garamond...» Il est à noter, d'une part, que le « système Didot » n'avait pas atteint à la perfection acquise dans les années 1800; d'autre part que, depuis lors, la question de la lisibilité des caractères n'a cessé de faire l'objet de recherches qui n'ont pas abouti à des conclusions tranchées. En 1905, les travaux d'Émile Javal, Physiologie de la lecture et de l'écriture, démontrent que la lecture s'opère par blocs de lettres, se portant en premier lieu sur la partie supérieure des mots, laquelle est effectivement la plus reconnaissable. Depuis, les investigations de Brör Zachrisson, Studies in the rehability of printed text (1957), ont souligné que les types, dont le Garamond, qui possèdent une excellente lisibilité le doivent avant tout à leur construction et leur rythme harmonieux, incarnés dans l'excellence de leurs contre-formes, et dans une bien moindre mesure à la qualité de leurs empattements. Si bien que des « linéales », soit des caractères sans empattements, offrent une lisibilité au moins équivalente.
- Livre d'heures
Recueil de textes de dévotion et d’offices à l’usage des laïcs (les offices quotidiens étaient dénommés « heures » car ils correspondaient à certains moments de la journée ou de la nuit).
- Matrice
À l’origine, bloc de cuivre contenant la forme de la lettre en creux, dans laquelle on coule l’alliage de plomb qui produire le caractère typographique. En photocomposition, image négative de la lettre, disposée sur un disque porte-matrices.
- Maximilien Vox
Typographe, graveur sur bois, caricaturiste et écrivain français. Il est surtout connu pour son système de classification des styles de caractères typographiques (Vox-ATypI) devenu le standard international. On lui doit également de nombreuses couvertures pour les éditions Stock, Gallimard ou Grasset.
- Mémorandum de Le Bé
Mémoire rédigé en 1643 par Guillaume II Le Bé (fils de Guillaume Ier Le Bé fondeur et graveur de caractères). Un des rares documents qui évoque le parcours de Claude Garamont. Y est indiqué que Claude Garamont faisait son apprentissage chez Augereau en 1510, avant de travailler chez Pierre Haultin, puis chez Claude Chevallon et chez la veuve de celui-ci.
- Pantographe
Instrument servant à copier des images à une échelle différente (réduction ou augmentation) grâce à un système de bras articulé.
- Papier vélin
Papier très lisse, sans vergeures, dont l’apparence se rapproche des parchemins, permettant un meilleur tirage des textes et gravures.
- Photocomposition
Technique de photocomposition dans laquelle les lettres (stockées sous forme analogique de matrices photographiques) sont sélectionnées et assemblées au moyen de techniques électroniques et exposées par des moyens photographiques classiques.
- Pixel
Acronyme de l’anglais PICture ELement. La plus petite unité d’une image numérique.
- Point typographique
Unité de base des systèmes de mesure typographiques. Les corps des caractères et les interlignages sont exprimés en points. Différentes sortes de points existent (point didot, point pica, cicéro, pica..)
- Police de caractères
Assortiment des lettres, des chiffres et des signes destinés à remplir la casse.
- Prote
Dans un atelier typographique c'est le contre-maître qui veille au déroulement quotidien du travail pour le compte du maître-imprimeur. Le prote à manchettes n'est chargé que des fonctions de direction et de surveillance. Le prote à tablier assure également des tâches de composition.
- Réale
Dans la classification Vox-ATypI, caractère situé dans un style transitoire entre les garaldes, encore marqués par la calligraphie, et les didones, à la stricte construction rationnelle et géométrique. On parle également de transitionnelle. Les réales les plus connues sont les caractères de Baskerville, Fournier, et le célébrissime Times New Roman.
- Romain (caractère romain)
Terme générique désignant l’ensemble des caractères droits, par opposition aux caractères penchés (italiques).
- Spécimen
Document imprimé présentant un échantillon des caractères proposés par une fonderie ou une imprimerie.
- Taille-douce
Terme qui regroupe toutes les techniques de gravure sur cuivre : au burin, en taille directe (pointe sèche…), à l’acide (eau-forte, aquatinte…).
- Tapuscrit
Document bon à composer (voire à reproduire) qui se présente sous forme dactylographiée.
- Type
Caractère en plomb.
- Type
Caractère en plomb.
- Visorium
Présentoir de bois sur lequel le compositeur fixait sa copie pour l’avoir sous les yeux.