Depuis plusieurs décennies, et plus encore depuis que la production graphique s’est démocratisée dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, les types de Garamont constituent un paradigme et représentent un gage de qualité.

Dès 1931, la Bibliothèque de La Pléiade est composée avec le Garamond de Deberny & Peignot. C’est par ailleurs l’une des rares collections à utiliser les élégantes ligatures « ct » et « st » de manière systématique.

Les entreprises informatiques associent leurs noms aux caractères de la Renaissance.

L’Apple Garamond, quant à lui, est le type exclusif de la marque informatique à partir de 1984 et durant presque vingt ans (jusqu’en 2002, où le caractère Myriad le remplace). Il incarne la nouvelle Renaissance dont la typographie bénéficie grâce aux avancées de l’informatique ; il est également le premier Garamond numérisé. Employé sur tous les documents émanant de l’entreprise (du slogan aux campagnes publicitaires, en passant par les modes d’emploi, cartons d’emballages, etc.), il ne s’agit pas en réalité d’un dessin original mais du Garamond ITC, condensé à 80% et corrigé pour être facilement lisible à l’écran. La consécration du patronyme de Garamond est internationale.

Maximilien Vox l’a choisi pour nommer l’une des catégories de son système de classification des caractères typographiques, celle des garaldes – contraction du nom de Garamont et du prénom d’Alde Manuce, l’imprimeur vénitien à l’origine des formes dites « aldines ». Les garaldes regroupent les caractères des XVIe et XVIIe siècles ou dont le dessin, depuis, s’en s’inspire. Cette classification, adoptée par l’Association Typographique Internationale en 1962, est aujourd’hui connue sous le nom de Vox-ATypI. Elle constitue le standard international pour les professionnels des arts graphiques.