Calligraphe, modèle pour les poinçons des Grecs du Roi

Calligraphe italien d’origine crétoise, Angelo Vergezio (francisé en Ange Vergèce ou « Ange Vergisson ») devient « escripvain en lectre grecque pour le Roy » et perpétue la tradition de ces copistes grecs qui, par suite de la domination vénitienne et de la surpopulation, sont obligés de quitter la Crète et d’émigrer à Venise. Dès 1539, il reçoit une pension de François Ier comme « escripvain expert en lettres grecques » ; en 1545, il figure, à ce titre, dans la liste de paiement des lecteurs royaux. Comme Grec authentique, il est très recherché des familles distinguées. Ange Vergèce fait également des copies pour des particuliers, mais il travaille surtout pour la Bibliothèque du roi. Avant de procéder à la copie, il confronte les différentes versions des manuscrits et amende le texte. Le recours à un calligraphe n'est pas rare lorsqu'il s'agit de créer ou de renouveler le stock des caractères d'un atelier ou encore d'innover pour une édition de commande. Ce fut le cas sous François Ier, grand amateur de livres. La beauté de ces caractères et l'art d'Ange Vergèce furent tels à son époque que l'expression écrire comme un ange passa, dit-on, dans le langage populaire.